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blanchité, écologie

11/06/2024

Je pars de l’écologie. Qu’est-ce que, au final, je trouve aussi risible dans l’écologie ? Pourquoi, à chaque fois, mes uniques émotions ne constituent que dégoût et moquerie. Certes, « L'environnementalisme sans lutte des classes, c'est du jardinage  » Un bon point déjà. L’écologie (blanche), à base de bouffe en vrac, de biocoop, est risible, car elle ne fait que s’inscrire dans une tradition du greenwashing, ou plutôt, elle s’y est inscrite. Vous jouez le jeu de ceux qui vous niquent.

Jouer le jeu du greenwashing, c’est accepter l’état absolu des choses. Que bah, le monde est comme ça et tout ce qu’on peut faire c’est acheter local.

On pourrait reprocher que, à rien faire, on ne fera jamais rien, et que, rien ne sera jamais fait. Par exemple, même si la gauche ne gagnera probablement pas avant longtemps, il faut bouger parler, militer. Évidemment ! Mais là est la différence avec le greenwashing, avec l’écologie blanche. Ce que vous faites ce sont des actions que vous faites « pour la planète ». Pour cette entité que nous devrions tous protéger car étant "notre" havre de paix. Mais cela n’a jamais été le "notre". C’est marrant ça. Avant de s’inquiéter d’un migrant qui se casse la gueule (qui crève hein j’entends) en traversant la Mer Méditerranée, le blanc s’inquiète d’abord de si lui, ses futurs enfants, et ses vacances iront bien. Sous couvert d’un sois disant universalisme. C’est l’Humanité que le blanc protège, c’est tout le monde. Bien sûr. Range ton chapeau colon, tu protèges que ta race là. Ça viens de vous pourtant les droits de l’Homme , il est passé où votre fameux amour pour l’humain et pour tous, votre universalisme républicain ?

Et pourtant un fantasme gauchiste de base est celui-ci, les grands de ce monde nous domine, (et non pas la structure social de celui-ci), et il faut les abattre. Du bon déjà. Entre abattre ceux qui détruise l’environnement et qu’on achète tous en vrac, ya une diff. Même si c’est toujours pas le propos. Mais pourtant vous continuez à penser, et surtout dans vos actions, à montrer cette écologie. Celles des « petits gestes ». Des gestes faciles en fait. Vous jouez le jeu des droitos qui vous disent que bah, t’es écolo et t’achètes un Iphone, c’est trop grave. Vous jouez le jeu du greenwashing. Pourtant si c’est cette société là qui vous dit de faire quelque chose, c’est que c’est sûrement pas vrai, non ? Merde quoi. Regarde moi hein. Petit réveil. Tes petits gestes là. Tu les fais pour toi mon gars. Et on fait toujours un peu du militantisme pour nous hein, j’entends. Mais là c’est flagrant. Tu le sais bien que ça sers un peu à rien. Ok, c’est sympa de changer un peu les mentalités, mais si c’est ça les priorité, si c’est ça qui anime ton quotidien, et ta façon de vivre. Bah putain. Pas maintenant. C’est pas la priorité. Et pourtant on dirait que c’est votre unique priorité.

Parce que c’est ça la fracture coloniale. C’est la où ça fait mal, la seule chose pour laquelle vous évoquez autant d’intérêt, c’est cette écologie. Parce qu’on dirait presque que pour vous ya plus de problèmes. Et je pourrais en dire autant du mouvement queer.

On est tous de gauche ! Tout roule ! Mais surtout, on est tous un peu écolo quoi ! C’est aussi ça qui touche. Vous êtes tous dans une masse informe de bienveillance écolo-queer-libérale, qui est soit disant si safe, mais primo qui n’est pas si safe que ça, et secundo qui a des priorités en carton. Quand même quoi. Alors que finalement ça devrait être la responsabilité des blancs de nous suivre. C’est à vous de faire le taff, vous qui nous avez niqués depuis la nuit des temps, et vous qui continuez à le faire. Intersectionnalité mon cul.

En fait on dirait que vous vous occupez uniquement de cette cause là, parce que c’est la seul sur laquelle vous ayez l’impression d’avoir de l’impact ? Je pense plutôt qu’en fait, vous vous occupez de cette cause là seulement parce que c’est l’une des seuls par laquelle vous vous sentez concernés.

C’est pour ça que je voulais partir de l’écologie. Le malaise il est là. La dissonance en tout cas. C’est ce gauchisme un peu bizarre qui me soul. Et c’est vraiment compliqué d’écrire ce texte. Premièrement, parce que j’ai l’impression de faire chier. Mes idées, et mes ressentis, se voit noyés à l’écrit. J’ai l’impression de faire chier, j’ai l’impression que l’on m’a appris que c’était chiant. Que ya pas de priorités, que chacun défend un peu ce qu’il veut et que c’est comme ça. Mais qu’on est tous de gauche ! Je sais pas si vous voyez de quoi je parle. C’est un ressenti particulier. Peut-être que c’est parce que j’ai jamais traîné dans des sphères militantes. Mais je me demande si c’est pas pire là bas. Deuxièmement, j’ai l’impression que ça aide pas la cause. Tout comme les quelques connards qui tombent dans une pureté militante dégeu à faire chier le monde sur quoi que ce soit. J’ai peur de tomber dans ça. Mais le sentiment est trop fort là.

Je veux pas jouer le jeu du droitos de tout à l’heure. Car je dis pas que vous êtes pas de gauche. Je pense que c’est juste moi qui le suis pas.